Rennes, à toute vitesse
Nouveaux circuits, patrimoine révélé, adresses de choix… Dynamisée par l'accélération du TGV, la capitale bretonne se mue en destination touristique.
Tous les genres cohabitent ici… Architecture contemporaine, maisons à pans de bois, canaux herbeux à l'allure campagnarde. Rennes est tout à la fois, ville, village, hameau… Et champ d'expérimentation architecturale. Un curieux mélange qui interpelle le visiteur sitôt débarqué du train: la gare et son quartier sont en pleine transformation. Une seconde ligne de métro et un premier Palais des congrès, au couvent des Jacobins, devraient voir le jour en 2020… L'arrivée de la LGV (ligne à grande vitesse) n'a donc pas coïncidé avec la fin de ces travaux. Et les désormais 90 minutes, contre plus de 120 hier, qui séparent ce fief breton de Paris depuis cet été, semblent l'avoir surpris lui-même. «C'est que, reconnaît-on à demi-mot sur les bords de la Vilaine, le tourisme ne l'a jamais beaucoup intéressé.» Au point qu'il aura fallu attendre la perspective de la LGV pour que soit enfin créée une entité administrative «Destination Rennes», chargée de booster sa fréquentation. Aussi, pour séduire les visiteurs, l'imagination a semble-t-il pris le pouvoir et créé la nouveauté. En témoignent un circuit urbain d'art contemporain unique en France, de nouvelles tables gastronomiques et la mise en valeur, soudaine, d'un patrimoine ignoré. Ajoutez à cela le chahut de ses 60.000 étudiants (pour 250.000 habitants), et la ville se révèle une destination très attachante.
Nouveaux circuits, patrimoine révélé, adresses de choix… Dynamisée par l'accélération du TGV, la capitale bretonne se mue en destination touristique.
Tous les genres cohabitent ici… Architecture contemporaine, maisons à pans de bois, canaux herbeux à l'allure campagnarde. Rennes est tout à la fois, ville, village, hameau… Et champ d'expérimentation architecturale. Un curieux mélange qui interpelle le visiteur sitôt débarqué du train: la gare et son quartier sont en pleine transformation. Une seconde ligne de métro et un premier Palais des congrès, au couvent des Jacobins, devraient voir le jour en 2020… L'arrivée de la LGV (ligne à grande vitesse) n'a donc pas coïncidé avec la fin de ces travaux. Et les désormais 90 minutes, contre plus de 120 hier, qui séparent ce fief breton de Paris depuis cet été, semblent l'avoir surpris lui-même. «C'est que, reconnaît-on à demi-mot sur les bords de la Vilaine, le tourisme ne l'a jamais beaucoup intéressé.» Au point qu'il aura fallu attendre la perspective de la LGV pour que soit enfin créée une entité administrative «Destination Rennes», chargée de booster sa fréquentation. Aussi, pour séduire les visiteurs, l'imagination a semble-t-il pris le pouvoir et créé la nouveauté. En témoignent un circuit urbain d'art contemporain unique en France, de nouvelles tables gastronomiques et la mise en valeur, soudaine, d'un patrimoine ignoré. Ajoutez à cela le chahut de ses 60.000 étudiants (pour 250.000 habitants), et la ville se révèle une destination très attachante.
• Architecture show
C'est le paradoxe de son histoire. La vieille cité, connue surtout pour son Parlement de Bretagne, symbole de sa virilité, s'est décidée à mettre en valeur une offre d'art contemporain inédite pour une ville de cette importance. Le circuit intitulé «Rennes à l'œuvre» a été créé par l'agence Aître, pour identifier dans le méli-mélo de l'urbanisme local «les beautés de la création contemporaine sur l'espace public», résume le plasticien Étienne Taburet, à l'origine de cette initiative. La visite ne se fait pas sans guide, indispensable pour découvrir des lieux inattendus où l'art vient parfois se nicher. Deux rampes en ellipse au parking Charles-de-Gaulle (niveau - 3, place Charles-de-Gaulle) ouvrent le parcours. Elles sont l'œuvre de Nicolas Michelin, mise en valeur par d'étonnantes photographies de Valérie Jouve. Devant le siège des Filles-de-Jésus de Ker-Maria, un audacieux bâtiment de béton brut a été signé par Hervé Perrin. Son dépouillement n'est pas sans rappeler la rigueur cistercienne (17, bd de Magenta). Sur la place de Coëtquen, l'artiste Claudio Parmiggiani a mis en scène une fontaine sur laquelle s'expose la tête coupée d'une muse antique. Une installation plutôt réussie. De la place de Bretagne, un coup d'œil s'impose sur trois icônes de l'architecture rennaise: la double tour de Georges Maillols, immeuble en forme de vague, le Mabilay de Louis Arretche, une construction digne d'un décor de BD futuriste, et le cap Mail, tour d'habitation un rien déstructurée, signée Jean Nouvel.
Ne pas oublier, en chemin, de passer une tête au Musée des beaux-arts (quai Émile-Zola), où un accrochage récent mêle l'art contemporain aux grands classiques, comme Le Nouveau-Né de Georges de La Tour. De bout en bout, éclairée de commentaires pointus, la balade s'avère passionnante et diffère de l'offre touristique traditionnelle.
Visite de 2 heures environ, 15 €. Tél.: 02 99 83 92 45 et www.aitre.eu
• Ici bat le cœur de la Bretagne
Ce fut pour Rennes la catastrophe du siècle. Et pour sa population un traumatisme. Ravagé par un incendie spectaculaire dans la nuit du 4 février 1994, le Parlement de Bretagne s'est relevé de ses cendres après une restauration spectaculaire qui aura duré dix ans. Dans une vitrine, photos, objets et éléments de décor calcinés témoignent de la violence du sinistre. La présence de la cour d'appel et du tribunal d'assises rend très vivante la découverte des lieux. Coiffée d'un incroyable plafond datant de 1655, l'immense salle des pas perdus (37 mètres de long sur 12 de large) accueille toujours les avocats en robe, portable vissé à l'oreille. Tout à côté, la Grand-Chambre, petit chef-d'œuvre de dorures, est remarquable. Son plafond, peint en bois doré, ne pèse pas moins de neuf tonnes.
En quittant le palais, il faut se perdre dans le quartier pour y voir de très belles maisons à pans de bois (rue Saint-Georges) du XVIe siècle et, par la rue Saint-Mélaine aux allures de village, rejoindre le parc du Thabor. Jardin anglais, parc à la française, c'est un des lieux de promenade préférés des Rennais. Il marque aussi l'entrée du quartier éponyme. Bordé de belles maisons patriciennes, il est le plus chic de la ville.
Office de tourisme de Rennes, 11, rue Saint-Yves, tél.: 02 99 67 11 11 et www.tourisme-rennes.com
Ce fut pour Rennes la catastrophe du siècle. Et pour sa population un traumatisme. Ravagé par un incendie spectaculaire dans la nuit du 4 février 1994, le Parlement de Bretagne s'est relevé de ses cendres après une restauration spectaculaire qui aura duré dix ans. Dans une vitrine, photos, objets et éléments de décor calcinés témoignent de la violence du sinistre. La présence de la cour d'appel et du tribunal d'assises rend très vivante la découverte des lieux. Coiffée d'un incroyable plafond datant de 1655, l'immense salle des pas perdus (37 mètres de long sur 12 de large) accueille toujours les avocats en robe, portable vissé à l'oreille. Tout à côté, la Grand-Chambre, petit chef-d'œuvre de dorures, est remarquable. Son plafond, peint en bois doré, ne pèse pas moins de neuf tonnes.
En quittant le palais, il faut se perdre dans le quartier pour y voir de très belles maisons à pans de bois (rue Saint-Georges) du XVIe siècle et, par la rue Saint-Mélaine aux allures de village, rejoindre le parc du Thabor. Jardin anglais, parc à la française, c'est un des lieux de promenade préférés des Rennais. Il marque aussi l'entrée du quartier éponyme. Bordé de belles maisons patriciennes, il est le plus chic de la ville.
Office de tourisme de Rennes, 11, rue Saint-Yves, tél.: 02 99 67 11 11 et www.tourisme-rennes.com
• Chez Mme de Sévigné
Si, pour beaucoup, l'évocation de Mme de Sévigné convoque inévitablement l'image du château de Grignan, en Drôme provençale, les Bretons, eux, songent immanquablement au château des Rochers-Sévigné. Situé à Vitré, à une trentaine de minutes de Rennes, l'imposant manoir, massif, majestueux, tout en pierres de schiste, domine un paysage qui n'est pas sans rappeler la campagne anglaise. La maison fut celle de Françoise de Rabutin-Chantal, qui y vécut entre 1644 et 1696, après son mariage avec le marquis de Sévigné. Sa carrière d'épistolière est née entre ces murs, où elle écrivit 296 lettres à sa fille, Mme de Grignan. Le château est resté la propriété des descendants des Sévigné, et son décor, inchangé. La chapelle que la femme de lettres fit élever avec sa toiture à l'impériale, le maître-autel en bois doré devant lequel elle pria... Rien n'a changé et cela rend la visite plus émouvante encore. Dans les jardins dessinés par Le Nôtre et ouverts au public, la place semi-hémisphérique qui renvoyait l'écho de ses paroles existe toujours, elle aussi. Dans la grosse tour d'angle du château, sa chambre a été reconstituée au XIXe siècle, un peu chargée, comme on le faisait en ce temps-là. On voit encore parmi quelques tableaux de famille un superbe portrait en pied. Elle a 18 ans quand il est exécuté. L'image qu'il renvoie est celle d'une jeune fille enrubannée de fleurs au teint frais, légère et insouciante. La marquise de Sévigné repose à Grignan, loin de cette terre bretonne où elle ne fut pas très heureuse, mais qui lui a pourtant donné son nom.
Visite guidée uniquement. Entrée: 6 €. Tél.: 02 99 75 04 54 et www.mairie-vitré.com
• Partie de golf
À proximité immédiate du château, le golf des Rochers-Sévigné occupe 60 hectares de campagne à couper le souffle. Considéré comme l'un des parcours les plus exigeants de Bretagne, ce 18-trous est également réputé être pédagogique pour qui veut progresser dans cette discipline. Sa configuration particulière rend l'approche de chaque trou différente, autorisant l'utilisation d'effets de jeu. Tous les coups peuvent être tentés dans des dénivelés prodigieux, des passages entre des arbres centenaires et des sauts de pièces d'eau.
Le parcours paysager de six kilomètres, semé de hêtres pourpres et de feuillus, devient une balade nature. Il dévoile une Bretagne somptueuse et recelant quelques surprises, telles ce vieux moulin ou ces vues surprenantes sur le château et sa toiture, véritable mer d'ardoises. Un joli club house avec un restaurant (autour de 30 €) ont été installés dans d'anciennes écuries. On peut y prendre un verre dans un univers cosy et un calme absolu.
Golf des Roches-Sévigné. Green Fee: 58 €. Tél.: 02 99 96 52 52 et www.vitre-golf.fr
Si, pour beaucoup, l'évocation de Mme de Sévigné convoque inévitablement l'image du château de Grignan, en Drôme provençale, les Bretons, eux, songent immanquablement au château des Rochers-Sévigné. Situé à Vitré, à une trentaine de minutes de Rennes, l'imposant manoir, massif, majestueux, tout en pierres de schiste, domine un paysage qui n'est pas sans rappeler la campagne anglaise. La maison fut celle de Françoise de Rabutin-Chantal, qui y vécut entre 1644 et 1696, après son mariage avec le marquis de Sévigné. Sa carrière d'épistolière est née entre ces murs, où elle écrivit 296 lettres à sa fille, Mme de Grignan. Le château est resté la propriété des descendants des Sévigné, et son décor, inchangé. La chapelle que la femme de lettres fit élever avec sa toiture à l'impériale, le maître-autel en bois doré devant lequel elle pria... Rien n'a changé et cela rend la visite plus émouvante encore. Dans les jardins dessinés par Le Nôtre et ouverts au public, la place semi-hémisphérique qui renvoyait l'écho de ses paroles existe toujours, elle aussi. Dans la grosse tour d'angle du château, sa chambre a été reconstituée au XIXe siècle, un peu chargée, comme on le faisait en ce temps-là. On voit encore parmi quelques tableaux de famille un superbe portrait en pied. Elle a 18 ans quand il est exécuté. L'image qu'il renvoie est celle d'une jeune fille enrubannée de fleurs au teint frais, légère et insouciante. La marquise de Sévigné repose à Grignan, loin de cette terre bretonne où elle ne fut pas très heureuse, mais qui lui a pourtant donné son nom.
Visite guidée uniquement. Entrée: 6 €. Tél.: 02 99 75 04 54 et www.mairie-vitré.com
• Partie de golf
À proximité immédiate du château, le golf des Rochers-Sévigné occupe 60 hectares de campagne à couper le souffle. Considéré comme l'un des parcours les plus exigeants de Bretagne, ce 18-trous est également réputé être pédagogique pour qui veut progresser dans cette discipline. Sa configuration particulière rend l'approche de chaque trou différente, autorisant l'utilisation d'effets de jeu. Tous les coups peuvent être tentés dans des dénivelés prodigieux, des passages entre des arbres centenaires et des sauts de pièces d'eau.
Le parcours paysager de six kilomètres, semé de hêtres pourpres et de feuillus, devient une balade nature. Il dévoile une Bretagne somptueuse et recelant quelques surprises, telles ce vieux moulin ou ces vues surprenantes sur le château et sa toiture, véritable mer d'ardoises. Un joli club house avec un restaurant (autour de 30 €) ont été installés dans d'anciennes écuries. On peut y prendre un verre dans un univers cosy et un calme absolu.
Golf des Roches-Sévigné. Green Fee: 58 €. Tél.: 02 99 96 52 52 et www.vitre-golf.fr
CARNET DE ROUTE
Y ALLER: En TGV de Paris, en 90 min (départ aussi du Mans). À partir de 20 €. www.voyages-sncf.com
DORMIR: Balthazar Hôtel et Spa. Ce 5-étoiles, en plein centre-ville, affilié MGallery est un must de l'hôtellerie rennaise. Chambres vastes et claires. Spa avec piscine couverte, hammam et sauna. On a aimé la déco du lobby-bar avec sa bibliothèque, ses grands sofas et son design chic. Personnel aux petits soins et bonne table. Tél.: 02 99 32 32 32 et www.hotel-balthazar.com
Chambre d'hôtes. Dans une maison fin XIXe siècle avec jardin, près du très chic quartier du Thabor, deux chambres au top du confort et de la déco. Tarif: 119 € avec petit déjeuner. Tél.: 06 84 60 10 94 et www.castel-jolly.com
BONNES TABLES: IMA. Cette table dont le nom signifie en japonais «maintenant» a ouvert en même temps que la mise en service de la nouvelle LGV. Son chef, Julien Lemarié, natif de Fougères, a fait ses armes chez Gordon Ramsay à Londres et officié chez Cheval Blanc à Courchevel. C'est dire si cette nouvelle table gastronomique, un rien japonisante, promet… Menu à 30 € (déjeuner), 58 € et 78 €. Tél.: 02 23 47 82 74 et www.ima.restaurant
Le Thabor. Un bistrot dans son jus, mais gastronomique dans l'assiette. Menu de 17 € à 49 €. Tél.: 02 99 79 28 95 et www.lescarmes-rennes.com
La Saint-Georges. Cadre soigné pour cette crêperie qui fait voler en éclats les codes traditionnels, comme en témoigne la Georges Lautner (duo de saint-jacques et andouille de Guéméné, écrasé de pommes de terre: 18,10 €). Tél.: 02 99 38 87 04.La terrasse au parc du Thabor permet de déjeuner ou dîner en plein air. Le dimanche, il y a même un barbecue. Grillade à 15 €, menu à 21 €. Tél.: 09 53 14 40 96 et www.thabor.fr
UN DERNIER VERRE
Au Bar du Hibou. Un lieu intime, fréquenté par une clientèle plutôt intello.10, rue du Pont-des-Loges.
www.tourismebretagne.com
www.bretagne35.com
Y ALLER: En TGV de Paris, en 90 min (départ aussi du Mans). À partir de 20 €. www.voyages-sncf.com
DORMIR: Balthazar Hôtel et Spa. Ce 5-étoiles, en plein centre-ville, affilié MGallery est un must de l'hôtellerie rennaise. Chambres vastes et claires. Spa avec piscine couverte, hammam et sauna. On a aimé la déco du lobby-bar avec sa bibliothèque, ses grands sofas et son design chic. Personnel aux petits soins et bonne table. Tél.: 02 99 32 32 32 et www.hotel-balthazar.com
Chambre d'hôtes. Dans une maison fin XIXe siècle avec jardin, près du très chic quartier du Thabor, deux chambres au top du confort et de la déco. Tarif: 119 € avec petit déjeuner. Tél.: 06 84 60 10 94 et www.castel-jolly.com
BONNES TABLES: IMA. Cette table dont le nom signifie en japonais «maintenant» a ouvert en même temps que la mise en service de la nouvelle LGV. Son chef, Julien Lemarié, natif de Fougères, a fait ses armes chez Gordon Ramsay à Londres et officié chez Cheval Blanc à Courchevel. C'est dire si cette nouvelle table gastronomique, un rien japonisante, promet… Menu à 30 € (déjeuner), 58 € et 78 €. Tél.: 02 23 47 82 74 et www.ima.restaurant
Le Thabor. Un bistrot dans son jus, mais gastronomique dans l'assiette. Menu de 17 € à 49 €. Tél.: 02 99 79 28 95 et www.lescarmes-rennes.com
La Saint-Georges. Cadre soigné pour cette crêperie qui fait voler en éclats les codes traditionnels, comme en témoigne la Georges Lautner (duo de saint-jacques et andouille de Guéméné, écrasé de pommes de terre: 18,10 €). Tél.: 02 99 38 87 04.La terrasse au parc du Thabor permet de déjeuner ou dîner en plein air. Le dimanche, il y a même un barbecue. Grillade à 15 €, menu à 21 €. Tél.: 09 53 14 40 96 et www.thabor.fr
UN DERNIER VERRE
Au Bar du Hibou. Un lieu intime, fréquenté par une clientèle plutôt intello.10, rue du Pont-des-Loges.
www.tourismebretagne.com
www.bretagne35.com