Du mystère à l'œuvre - Alvaro Siza et Odile Decq.

Du mystère à l'œuvre
 
Une conversation architecturale, animé par l'agence Aître,
dans le cadre de l'ouverture de l'église Anastasis.

Alvaro Siza et Odile Decq
église Anastasis


   
Quelques minutes avant la rencontre ...
une conversation entre le commanditaire et le maître d'œuvre,
entre Monseigneur Pierre d'Ornellas et Álvaro Siza Vieira.

Cette rencontre fut diffusée sur les réseaux des partenaires de cette rencontre

Rencontre entre Odile Decq et des étudiants de l'ENSAB à la suite de la rencontre.

Le célèbre architecte portugais Àlvaro Siza, prix Pritzker 1992 (considéré comme le « Prix Nobel d’architecture »), qui a dessiné et conçu l’édifice, dialogue avec l’architecte Odile Decq, connue notamment pour la réalisation du Frac Bretagne à Rennes ou du Musée d’art contemporain de la ville de Rome. Étienne Taburet, fondateur de l’agence Aître, anime cet entretien qui fait se rencontrer deux univers architecturaux hors du commun.

Questions à Etienne Taburet, animateur du débat
Que représente la nouvelle église Anastasis pour vous ?

Monseigneur Pierre d’Ornellas, archevêque de Rennes, en choisissant d’accueillir la proposition d’Álvaro Siza pour la Paroisse Saint-Jacques, a choisi le maître d’œuvre d’une église diocésaine et, ce faisant, a peut-être ouvert largement l’imaginaire architectural des chrétiens qui fréquenteront cette paroisse et plus largement de tous les croyants qui pourront s’interroger sur l’architecture des lieux de culte.

L’édification de l’Anastasis est aussi un événement pour les amateurs d’architecture impressionnés par cette forme qui interpelle nos représentations des lieux au ban du rayonnement, centré, des villes mais aussi pour tous les promeneurs, les automobilistes et tous ceux qui croiseront cette forme sans nécessairement avoir choisi de la voir.

Ce que je comprends, c’est que l’Église Catholique en Ille-et-Vilaine ne souhaite pas limiter cette œuvre au programme ou à la nécessité culturelle d’avoir, au cœur d’une ville, un point de repère symbolique. L’enjeu de l’inauguration d’un tel lieu dépasse largement la sphère des usages ou des croyances personnelles et communautaires. Il invite le diocèse à accompagner cette ouverture par une rencontre artistique.

Comment allez-vous mener l’entretien entre ces deux « monstres sacrés » de l’architecture contemporaine ?

La problématique retenue est : du mystère à l’œuvre. Il s’agit ici d’interroger et de penser le passage, la transmission et l’ouverture d’un dessein à sa matérialité et peut-être aussi, par analogie, de permettre à des champs distincts de se rencontrer. Comment, dans nos images architecturées, peintes et sculptées, au-delà de l’ornement, apparaît un mystère ? Qu’apprenons-nous de cette œuvre ?

Cette rencontre sera un mouvement de la forme aux idées et de l’idée aux formes, un passage d’une interrogation à un processus. Nous converserons de ce que l’architecture matérialise du programme à sa fréquentation par les usagers, du dessin au béton, du site jusqu’à sa perception dans l’espace public.

Les éclairages apportés par ces conversations, que nous souhaitons nécessairement pluriels, prendront peut-être un sens particulier pour les chrétiens. Par analogie, ils y trouveront la matière d’un discernement sur la spécificité radicale du christianisme : le mystère de l’incarnation.